France

Écris écris écris
Non pas par passion mais par envie
Envie de partager et faire voyager
Celles et ceux qui ne sont pas parti.e.s ou resté.e.s à quai
J’écris un peu par frénésie, par bribes sauvages
Dictée par des élans de passage
Et puis aussi pour me remémorer,
Un peu tous ces visages rencontrés
Qui s’effacent à chaque nouveau trait
Car une forme d’amnésie s’est installée
C’est comme un condensé d’intensités
Tu peux essayer de tout retenir … ou exploser.

Et tu viens d’où comme ça ? Pfiou ! Vaste question : née dans le Nord puis grandi dans le Sud puis en fait je suis partie de Dijon ! On va dire que j’ai la bougeotte dans mes racines, ce qui est un peu oxymorique. Au fur-et-à-mesure que je m’éloigne de la France, la réponse est de plus en plus évanescente, ce qui m’arrange bien. « FROM FRANCE » d’après les frontières érigées par l’histoire et ses guerres, Napoléon et son petit chapeau.

Enfin là je m’emmêle les pinceaux. D’ailleurs parlons en des pinceaux, ou des crayons c’est comme vous voudrez. Il y a aura un peu de dessin, pour capter les couleurs et les figer dans un moment d’accalmie observée . Ou parfois pas ! Parce que c’est tellement long de trouver le bon bleu du ciel avec des touches de blanc et bleu foncé, c’est la magie (ou la patience) de l’aquarelle. Et puis parfois un peu de poésie de comptoir, qui rimera maladroitement, chaotiquement comme secouée sur un chemin de graviers.
« – Opopop ! Reviens sur Terre douce utopie, c’est bien beau tout ça mais comment…
– Je t’explique, j’ai un plan : J’AI PRÉVU DE NE PAS PRÉVOIR. »

Oh ! Et puis il y a celle-ci : mais quelle mouche t’as piquée de vouloir partir seule ? Tu n’as pas peur ? J’ai appris que la plupart de nos peurs sont infondées, elles nous enlisent et nous figent. Peut-être avec une once de crédulité ou d’insouciance. (Et au fait, à partir de quand on s’est laissé marionnettiser par le big brother de la boîte noire ?). Citons Sarah Gysler, qui a LA réponse à toutes ces questions freinantes : « et au pire, on meurt. ». Car il y a quelque part, cette irrépressible envie de découvrir et rencontrer, ce et ceux.celles que je ne connais pas encore.

Alors vient ce matin de printemps où je tourne la clef dans la porte de cet appartement vide. Un dernier café entre ami.e.s et c’est parti ! Euh…attend… mais il pleut là ! Et bien comme il faut d’ailleurs. Une des pluies qui te brûlent les yeux quand les roues du vélo remontent l’eau laissée sur la route (oui parce que les garde-boue ça n’est pas pour nous). Tant pis ou tant mieux, les derniers aurevoirs et on est parties ! On ? Ah oui je n’ai pas encore parlé de Sandra ! Sandra c’est ce genre d’amie que tu rencontres sur un sommet en Corse et qui est toujours partante pour les aventures. Elle égaye les journées avec sa bonne humeur et son sourire infatigable ! (Même après une semaine de mauvais temps). Alors elle m’aidera à mettre le pied à l’étrier (ou plutôt le pied à la pédale) pendant cette première semaine.

Dès le premier soir, nous sommes accueillies, un peu de façon impromptue, au beau milieu de la campagne bourguignonne. Le feu de bois réchauffera nos corps; et Chantal, Marcial et Noah nous donnerons une confiance assez puissante en l’humain.

Alors je suis partie
Cueillir des radis (ouai je ne trouvais pas de rime en i)
Faire le Tour de France des copains
Et de tous ceux.celles que je croiserai en chemin.


Enivrée par les écrits d’Ella Maillart, Sarah Gysler, Alexandra David-Néel.
A toutes ces femmes nourries par l’aventure.
Et à toutes celles qui n’ont rien écrit.